Auteur/autrice : Brazzavillois
Un quart de siècle d’agenda réformiste Le 29 juillet dernier, devant la Nation et la diaspora, Mohammed VI a posé la voix d’un souverain soucieux de livrer un bilan mesuré après vingt-six ans d’exercice. Héritier d’un royaume déjà en transition au sortir des années quatre-vingt-dix, le monarque a revendiqué la cohérence d’une « vision de long terme », rappelant que « les réalisations ne doivent rien au hasard ». Cet accent sur la continuité institutionnelle vise autant à rassurer les marchés qu’à conforter un corps social parfois éprouvé par les cycles conjoncturels récents. Le discours, d’un classicisme assumé, replace ainsi…
Un partenariat transcontinental au service de l’autonomie Le foisonnement urbain de Brazzaville résonne depuis peu d’une ambition nouvelle : faire de l’autonomie économique des personnes vivant avec handicap un levier de croissance partagée. Porté par l’Union européenne et la Conférence épiscopale d’Italie, le programme « Une approche inclusive du handicap » épouse les contours de la diplomatie solidaire, associant l’ONG italienne Comunità Sviluppo e Promozione (CPS) et le Groupement des intellectuels et des ouvriers handicapés du Congo (Giohac). Quarante apprenants, sélectionnés pour la diversité de leurs profils scolaires, ont été placés au cœur d’un dispositif que l’ambassadeur d’Italie, Enrico Nunziata,…
Une visite chargée de symboles diplomatiques En franchissant, le 29 juillet dernier, les grilles du palais présidentiel, le nonce apostolique, Mgr Javier Herrera-Corona, ne s’est pas contenté d’un protocole feutré ; il a matérialisé une volonté affichée du Saint-Siège : conforter, voire amplifier, une relation bilatérale souvent citée en exemple pour sa constance. L’audience accordée par le président Denis Sassou Nguesso s’inscrit dans la lignée des usages diplomatiques voulus par la Curie romaine, pour qui le dialogue direct avec les chefs d’État constitue le socle d’une diplomatie pastorale et pragmatique. La dimension « personnelle » du courrier pontifical, remise en…
Black Panther, voix épicée de la capitale À trente ans à peine, Black Panther s’impose comme l’une des figures montantes d’un slam congolais en pleine ébullition. Son nouveau single de six minutes, « Gastronomie africaine », paru le 25 juillet sur les plateformes, confirme une trajectoire où la rime se marie à la revendication identitaire. Filmé comme un poème visuel, le clip réactualise l’esthétique du quartier Poto-Poto pour mieux célébrer l’esprit d’une ville dont les couleurs et les senteurs se répondent. Le choix d’un premier extrait dédié aux arts de la table étonne à première vue. Il s’inscrit pourtant dans…
Brazzaville, carrefour diplomatique en Afrique centrale Au matin du 28 juillet 2025, les grilles du Palais du Peuple se sont ouvertes sur un cérémonial éprouvé : tapis écarlate, gardes républicains en tenue d’apparat et sonneries réglementaires. La République du Congo accueillait deux nouveaux chefs de mission, Maryse Guilbeault pour le Canada et Hidetoshi Ogawa pour le Japon. Si la scène paraît familière aux visiteurs du centre-ville, elle n’en souligne pas moins la permanence d’un tropisme international que Brazzaville cultive avec constance depuis son accession à l’indépendance. Par cet exercice de style diplomatique, le chef de l’État, Denis Sassou Nguesso, réaffirme…
Un exploit juvénile qui résonne à Trois-Rivières Du 10 au 18 juillet 2025, le Centre des congrès de l’hôtel Delta Marriott, niché à Trois-Rivières dans la province francophone du Québec, s’est transformé en agora de la linguistique compétitive. Venus d’une trentaine de pays, deux cent quatre-vingt-six joueurs ont disputé les cinquante-troisièmes championnats du monde organisés par la Fédération internationale de scrabble francophone (FISF). Parmi eux, un adolescent de Brazzaville, Briny Oscar Kouba Matouridi, inscrit presque incognito grâce au concours conjugué de sa famille, de son association et de mécènes discrets. Neuf jours plus tard, l’anonymat avait changé de camp. Avec…
Réunion stratégique de haut niveau à Brazzaville Dans la torpeur feutrée d’un après-midi de juillet, la salle de conférence de la Centrale d’achat des médicaments essentiels et des produits de santé (Cameps) a réuni dix-neuf des vingt administrateurs que compte l’institution. Sous la présidence d’Ange Antoine Abéna, le Conseil d’administration s’est penché sur l’exercice 2024 avec la minutie d’un horloger suisse, auscultant chaque ligne budgétaire et chaque indicateur de performance avant de délivrer son verdict. « Notre devoir est d’assurer un contrôle sans concession tout en accompagnant l’équipe dirigeante dans sa quête de progrès », a rappelé le président Abéna…
Brazzaville retient son souffle devant le cercueil tricolore La cour du Camp 15 Août, saturée par une chaleur moite, n’a jamais paru aussi silencieuse. Le drapeau national, impeccablement plié, recouvre le cercueil en bois noble où repose Florian Cyr Malonga. Autour, les képis écarlates des Forces armées congolaises se confondent avec les uniformes bleu nuit des anciens enfants de troupe. « Il incarnait l’esprit de service sans tapage », glisse Rémy Ayayos Ikounga, président de l’Association des anciens enfants de troupe (AET), dans une atmosphère où le recueillement domine la moindre respiration. Héritage scolaire d’une République en quête d’élites Né…
Brazzaville, carrefour d’une mémoire vivante Par une après-midi moite de juillet, la Maison russe de Brazzaville s’est transformée en laboratoire d’idées où la question de la mémoire littéraire a jailli au premier plan. Le critique David Gomez Dimixson, invité à conduire les échanges, a posé d’emblée le cadre : « Réfléchir au passé n’est pertinent que si l’on se risque à le projeter vers l’avant ». Dans la salle, garnie de jeunes lecteurs, la volonté d’explorer le patrimoine écrit dépassait la simple célébration académique. Il s’agissait de mesurer, avec précision, ce que le verbe peut encore signifier dans une société…
Une dynamique institutionnelle renforcée Réuni à Brazzaville sous la présidence du ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Christian Yoka, le comité exécutif de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives a inauguré sa deuxième session annuelle. L’atmosphère studieuse mais résolument déterminée a confirmé la volonté du gouvernement de consolider les acquis tout en répondant aux standards internationaux. Aux côtés des représentants de l’administration, les majors pétrolières, les compagnies minières et les organisations de la société civile ont pris place, illustrant la nature multipartite du dispositif ITIE. En ouvrant les travaux, le ministre a rappelé que «…