Auteur/autrice : Brazzavillois
Brazzaville sonne l’alarme depuis les quais du fleuve Le 24 juin, la salle des conférences du ministère des Transports vibrait d’une solennité rare. Entourée des directeurs des ports autonomes, d’armateurs et de syndicalistes, la ministre Ingrid Olga Ghislaine Ebouka Babackas a lancé un appel sans détour : « Tolérance zéro contre toutes les formes de harcèlement à bord ». La Journée internationale des gens de mer, placée cette année sous le slogan « Mon navire sans harcèlement », fournit à l’exécutif congolais une tribune mondiale pour afficher ses ambitions. Derrière les discours, la tonalité est grave : la sécurité du…
Genèse d’une candidature congolaise à haute valeur symbolique Lorsque le ministre congolais des Finances, Rigobert Andely, a soumis en mars dernier la candidature de Brazzaville pour accueillir les Assemblées annuelles 2026 de la Banque africaine de développement (BAD), le geste n’avait rien d’anodin. Il s’agissait de repositionner la République du Congo sur la carte des places financières africaines, neuf ans après la signature des accords de rééchelonnement de la dette avec le Club de Paris. La visite, du 23 au 26 juin 2025, d’une délégation de haut niveau conduite par l’administratrice générale adjointe de la BAD, Angèle Katsongo, marque l’étape…
Un dîner-manifeste au cœur de Montreuil Il est des soirées dont la portée excède d’emblée le simple cérémonial. À l’Espace Royal, en périphérie immédiate de Paris, la Maison de la mémoire africaine et le corps consulaire de Normandie ont convié un aréopage d’une centaine de personnalités pour méditer sur le destin de Brazzaville. Le choix d’intituler ce rendez-vous « Brazzaville, la grande capitale oubliée » s’apparente moins à une provocation qu’à un miroir tendu à la conscience collective. Dans le bruissement feutré des couverts, diplomates, artistes et capitaines d’industrie ont entremêlé réminiscences historiques et perspectives d’avenir, puisant dans la gastronomie…
Un vote décisif au Palais des congrès de Brazzaville Dans un hémicycle où l’on sentait davantage l’urgence budgétaire que la fièvre politique, les sénateurs congolais ont adopté, le 25 juin, le projet de loi autorisant la ratification du contrat de financement signé avec la Banque mondiale. Présidée par Pierre Ngolo, la séance plénière a offert au ministre des Finances, Christian Yoka, l’occasion de rappeler que « toute respiration macroéconomique durable passe par une gestion budgétaire assainie ». La chambre haute a donc donné son feu vert à un troisième appui, d’un montant de 70,6 millions d’euros – soit 46,3 milliards…
Brazzaville dépose Merveil Ndockyt chez le champion croate NK Rijeka, cap sur la C1
Un transfert qui valorise la filière congolaise Avec la signature de Merveil Ndockyt jusqu’en juin 2027, la filière congolaise prouve une nouvelle fois sa capacité à alimenter le marché européen. L’opération, officialisée mercredi dans l’intimité du siège social de Rijeka, place le milieu offensif de 26 ans au centre d’un projet sportif ambitieux : conserver le titre national et franchir les tours préliminaires de la Ligue des champions. « Nous souhaitions recruter un joueur capable de dynamiser notre entrejeu et d’amener cette touche d’improvisation africaine », confie Robert Palikuća, le directeur sportif du club, évoquant un transfert dont le montant n’a pas…
Brazzaville redécouvre sa bande-son picturale La saison culturelle brazzavilloise s’est enrichie d’une halte singulière : depuis le 25 juin, les murs du musée du Bassin du Congo résonnent silencieusement au rythme d’une quarantaine de toiles où se pressent les étoiles, passées et présentes, de la rumba congolaise. Sous les éclairages feutrés, le visiteur voit surgir des silhouettes familières – Franco, Pamelo Mounka, Wendo ou encore Roga Roga – ressuscitées par la palette chaude de Bonide Miekoutima. L’artiste, que l’on connaissait pour ses scènes urbaines aux accents expressionnistes, revendique ici une posture d’« archiviste affectif », persuadé que la peinture peut…
Droits fonciers coutumiers : à Brazzaville, les ONG cherchent la bonne équation légale
Conflits de terres et flou juridique, toile de fond d’une réforme attendue Dans la périphérie de Brazzaville comme dans les départements forestiers, les litiges fonciers se sont imposés ces dernières années comme un révélateur des tensions entre modernité juridique et pratiques ancestrales. L’absence de cadastre exhaustif, la superposition de titres administratifs et de droits d’usage hérités des clans et chefferies alimentent une zone grise qui profite parfois aux spéculateurs. Selon la Commission nationale de réforme foncière, plus d’un dossier sur deux examiné en 2023 concernait une contestation opposant une collectivité autochtone à un investisseur privé. Cette insécurité latente handicape l’aménagement…
Une célébration polyphonique dans la capitale congolaise Au soir du 21 juin, Brazzaville s’est transformée en vaste caisse de résonance où se mêlaient chants bantous, riffs de guitares urbaines et slogans reggae. Cette 43ᵉ édition de la Fête internationale de la musique, inscrite dans le paysage sonore mondial depuis 1982, avait choisi pour axe la valorisation des musiques traditionnelles. Le ministère congolais de la Culture, relayé par un réseau associatif particulièrement actif, a multiplié les scènes gratuites dans les arrondissements centraux comme Poto-Poto et Moungali, mais aussi dans les quartiers périphériques longtemps laissés à distance des grands événements artistiques. Brazzaville…
Brazzaville vibrait du nord au sud Le 21 juin, la moiteur subtile des soirées de saison sèche n’a pas suffi à tempérer l’agitation sonore qui a traversé Brazzaville. De Talangaï à Bacongo, les artères ont troqué le vrombissement des taxis contre les polyphonies des balafons, les appels du tambour ngoma et les grooves de guitares électriques plus familiers aux maquis. Aux dires des services municipaux, près de 80 000 personnes – un record depuis 2019 – se sont jointes à des concerts entièrement gratuits, renouant avec l’esprit d’ouverture souhaité par Jack Lang lors de la création de la Fête de…
Une troisième édition sous le signe d’un optimisme combatif À Brazzaville, le calendrier culturel de juillet s’ouvre désormais sur une promesse de déflagration artistique. Tokomi, « Nous sommes arrivés » en lingala, prend en effet la forme d’une déclaration de présence, presque d’occupation symbolique, au cœur de l’Institut français du Congo et de l’école de danse Kundi. Pour Gervais Tomadiatunga, directeur de la Biennale et chorégraphe au parcours largement salué, il s’agit « d’arracher la jeunesse aux renoncements » pour la convier à une célébration décomplexée du vivant. Le thème « Brûlons les regrets » donne le ton : il…