Une entame de tournoi pleine de suspense
Le parquet de la Cidadela accueillait le coup d’envoi du tournoi international Angola 50 ans. Dès le sifflet initial, les Congolaises ont mis la pression, bousculant les multiples championnes d’Afrique. Le score de 10-9 à la pause laissait planer l’idée d’un exploit.
Au retour des vestiaires, l’Angola s’est appuyée sur son expérience pour creuser un léger écart. Les Diables rouges sont restées au contact jusqu’aux dernières minutes, mais le chronomètre a filé plus vite que les remplaçantes. La rencontre s’est achevée sur un 25-21 qui illustre l’intensité du duel.
Un groupe en reconstruction assumée
Privée de rassemblement pendant dix mois, la sélection a repris le travail il y a quelques semaines seulement. « Nous sommes sur un nouveau cycle », insiste le sélectionneur Younes Tatby, satisfait de la combativité montrée par un effectif largement renouvelé.
Le technicien franco-marocain rappelle que l’essentiel, pour l’instant, est de stabiliser les automatismes et de redonner confiance aux joueuses. « Si la détermination reste intacte, nous pourrons rapidement franchir un palier », confie-t-il en souriant dans la zone mixte.
Le mix diaspora-championnat local, une richesse
Conformément au règlement de la compétition, quatorze internationales ont été retenues : huit issues de la diaspora, six venues du championnat national. Ce mélange offre une complémentarité intéressante entre la puissance physique acquise en Europe et la fougue du championnat congolais.
La gardienne Jocelyne Mavoungou, formée à Pointe-Noire puis passée par un club portugais, apprécie cette alchimie. « On parle la même langue du hand, mais chacune apporte une touche différente. Cela surprend nos adversaires et enrichit notre jeu », confie-t-elle, heureuse de retrouver le maillot rouge.
Luanda, capitale africaine du handball cette semaine
Le tournoi Angola 50 ans réunit du 17 au 20 septembre quatre pays : Angola, Congo, Portugal, Lituanie. Au-delà de l’enjeu sportif, l’événement s’inscrit dans les festivités marquant les cinquante ans de l’indépendance angolaise et met en lumière le dynamisme de la région.
Pour la présidente de la Fédération congolaise, Linda Noumazalayi, « participer à cette fête du handball est un honneur et une occasion de se mesurer à des styles européens et africains différents ». Elle souligne l’accueil chaleureux et l’organisation millimétrée des hôtes.
Objectifs affichés pour les prochaines campagnes
La courte défaite n’entame pas l’ambition. Dans le vestiaire, le message est clair : viser une demi-finale lors du prochain Championnat d’Afrique et décrocher une qualification mondiale. Les statistiques du match – 53 % de tirs cadrés et 11 interceptions – nourrissent cet optimisme.
Le staff veut désormais accentuer le travail athlétique et la finition. Un stage est envisagé à Brazzaville début novembre, suivi d’une tournée de matchs amicaux en Europe de l’Est. « Nous devons maintenir l’élan psychologique créé ici », insiste l’adjoint technique Cédric Makosso.
L’apport institutionnel salué
Les dirigeantes n’omettent pas de remercier les autorités pour la logistique. « Le ministère des Sports a facilité notre déplacement dans d’excellentes conditions, ce qui démontre la volonté nationale de soutenir le sport féminin », note Linda Noumazalayi. Cet accompagnement permet aux joueuses de se concentrer uniquement sur la performance.
Les supporters congolais portent la flamme
Une centaine d’expatriés congolais, drapeaux rouge, vert et jaune à la main, ont donné de la voix dans les travées de la Cidadela. Leurs chants ont résonné jusqu’au dernier coup de sifflet. « Vous nous avez portées », a lancé la capitaine Aurélie Nzey passablement émue après le match.