Étape clé avant le congrès de décembre
À moins de deux mois du sixième congrès ordinaire du Parti congolais du travail, prévu début décembre à Brazzaville, le comité préparatoire vient de franchir une étape majeure : les rapports issus des sept commissions thématiques ont été officiellement examinés puis adoptés le 24 octobre.
Cette adoption, décrite par le président du comité Pierre Moussa comme « un moment important pour la consolidation collective des orientations », pose les bases des décisions stratégiques qui seront soumises aux délégués lors du grand rendez-vous politique du parti fondé en 1969.
Des rapports issus d’un large dialogue
Depuis le 24 octobre, chaque commission a présenté le fruit de semaines d’écoute, d’analyse et de débat avec les différentes structures du PCT, ses unions catégorielles et plusieurs partenaires issus de la société civile, afin d’ancrer les propositions dans le quotidien des Congolais.
Au total, sept grandes thématiques structurent le rapport final : politique générale, doctrine économique et financière, réformes institutionnelles et organisationnelles, politique sociale et culturelle, unions et mouvement associatif, communication ainsi qu’environnement et développement durable.
Sept axes pour guider l’action du PCT
Pour Pierre Moussa, ces documents illustrent « la vision, les priorités et la capacité d’adaptation du parti face aux défis nouveaux du pays ». L’ancien ministre des Finances a insisté sur la nécessité de conserver un esprit de responsabilité tout au long de l’examen en séance.
La commission politique a détaillé les mesures visant à renforcer la cohésion interne, accroître la présence du parti dans les quartiers et encourager la participation des jeunes, considérée comme « un levier d’avenir » par plusieurs rapporteurs.
Sur le plan économique, le groupe chargé de la doctrine a mis en avant l’ancrage du PCT dans l’économie sociale de marché, accompagnée de programmes de soutien à l’entrepreneuriat local et d’une vigilance particulière sur la maîtrise des prix des produits de première nécessité.
Réformes internes et gouvernance numérique
Le chapitre des réformes institutionnelles recommande une modernisation de la gouvernance interne, notamment par la numérisation des adhésions, la clarification des statuts des sections et une représentation renforcée des femmes dans les instances dirigeantes.
Un agenda social et culturel renforcé
Les propositions sociales et culturelles se concentrent sur l’accès à la santé de proximité, le développement du sport scolaire, les bourses pour les étudiants prometteurs et la valorisation des langues nationales dans les médias, afin d’« enraciner le parti dans la culture de tous ».
L’urgence environnementale au cœur des débats
Concernant l’environnement, la commission dédiée a préconisé la poursuite des efforts gouvernementaux de reboisement, le soutien aux initiatives d’économie circulaire et la sensibilisation accrue des militants aux gestes écologiques, thème appelé à occuper une place centrale lors du congrès.
Un examen collégial et constructif
À chaque présentation, les membres du comité ont posé des questions de clarification, cherchant à harmoniser les terminologies et à calibrer les objectifs à l’aune des réalités budgétaires du pays. Le débat est resté courtois et constructif, rythmé par de brèves suspensions destinées à ajuster les libellés.
À l’issue de la séance, Pierre Moussa a salué « un pas décisif vers un congrès apaisé et efficace » et a remercié l’ensemble des participants pour leur « haute conscience militante ». Les rapports seront, selon lui, imprimés et envoyés aux fédérations d’ici la mi-novembre.
Organisation logistique millimétrée
Le comité préparatoire n’a pas seulement travaillé sur le fond. Sept commissions techniques planchent déjà sur la logistique : transport et hébergement des congressistes, sécurité, santé, finances et protocole. Leur mission est de garantir une organisation « au millimètre » dans un contexte sanitaire encore surveillé.
Attentes et regard de la base militante
À Mfilou comme à Talangaï, plusieurs militants interrogés se disent confiants. « Nous attendons du congrès un message d’unité et de modernité », explique Serge, responsable de cellule, tandis que Grâce, étudiante, espère « des décisions fortes pour l’emploi des jeunes ».
Les analystes consultés soulignent que le sixième congrès intervient dans un contexte économique mondial tendu, mais que le PCT, en formation majoritaire, dispose d’une marge de manœuvre pour traduire ses résolutions en politiques publiques grâce à sa présence au Parlement.
Prochaines étapes et portée nationale
D’ici décembre, un calendrier précis d’ateliers régionaux est prévu pour vulgariser les grandes lignes des rapports et recueillir d’éventuels amendements. Ces contributions seront versées au dossier final qui, après validation en bureau politique, sera la feuille de route du congrès.
Tous les regards se tournent donc vers Brazzaville où, pendant trois jours, près d’un millier de délégués entérineront ou amenderont ces orientations. Les débats s’annoncent intenses mais, selon la direction, animés par « l’esprit de justice » rappelé par Pierre Moussa lors de l’adoption des rapports.
Au-delà des enjeux internes, certains observateurs estiment que les orientations économiques du parti pourraient influencer la préparation de la future loi de finances. L’articulation entre incitations à l’investissement privé et maintien d’une protection sociale forte figure déjà parmi les points surveillés par les milieux d’affaires.
Le comité d’organisation rappelle toutefois que le congrès reste une instance militante avant tout : « Nos propositions iront enrichir le débat national, mais nous respectons le cadre institutionnel », précise un membre du secrétariat permanent, insistant sur la complémentarité avec les programmes gouvernementaux en cours.
